Sans titre [pv. Shi]

Aïko marchait dans les couloirs comme un automate. Elle ne savait pas vraiment quoi faire, et elle détestait ça. Elle avait découvert un nouveau sentiment qui, de toute évidence, allait très vite se ranger du côté "détestable". Oui, c'était ça.
La jeune fille laissa trainer sa main sur le mur, tout en pensant à ce qu'elle pourrait faire.
Son loisir préféré était de s'envoler, d'aller toucher le ciel, d'étendre ces ailes et de s'éloigner loin, mais elle n'en avait absolument aucune envie. Le temps n'était pas vraiment favorable, le vent ne soufflait pas, il faisait trop chaud, et ce n'était pas vraiment les conditions climatiques adorées de l'Ange.
Elle aurait pu au moins sortir aux jardins, histoire de se changer les idées, mais là aussi, elle manquait carrément d'envie. Que ce passait-il ? Il était vrai qu'il n'y avait pas grand chose à faire, ici, voir absolument rien, mais tout de même, pour en arriver là ...

La jeune fille s'attarda dans un coin. Il y avait une chaise, dans l'ombre, et elle s'y posa tranquillement afin de passer le temps. Accoudée, la tête soutenue par sa main, elle se mit à rêvasser.
Elle avait l'impression que les couloirs se remplissaient de scientifiques, mais se vidaient d'expériences. L'idée que, peut-être, les nouvelles expériences crées ne supportent pas leur vie l'angoissa. Et si ce n'était pas qu'une impression ? Et si les les expériences se faisaient réellement plus rares ? Non, le plus inquiétant était encore que les scientifiques deviennent plus nombreux ...
Les scientifiques ... elle les détestaient presque tous ...

Elle continua à regarder, vide d'envie dans cette journée qui pourtant avait des airs de journée trop parfaite ...

Un léger bruit de pas se fit entendre, doux et lent, comme quelqu'un qui marcherait sur des plumes, presque silencieux et en même temps, résonnant doucement dans tout le couloirs, emplissant l'habituel silence des lieux de ce petit bruit sans importance et pourtant inattendu, nouveau parce que rien ne bougeait jamais. Puis, dans la semi-obscurité des lieux, une silhouette fantomatique se détacha, d'abord floue, puis de plus en plus nette, marchant la tête basse, voûtée et les mains dans les poches. Le garçon qui s'approchait doucement, comme perdu dans ses sombres pensées, ressemblait presque plus à un cadavre qu'à un être vivant, famélique, efflanqué, des cheveux nuit en bataille retombant sur ses yeux rouge pâle, dénués de pupilles. Il semblait presque disparaître dans son haut serré, les côtes moulant le tissu noir, et à son bras était accroché une fine bandelette blanche qui semblait vivante tant elle flottait haut malgré l'absence de vent. Deux oreilles de jais pointaient du haut de sa tête, basses, repliées en arrière, et une paire d'ailes noires tombaient de ses épaules, les plumes ébouriffées et délaissées, la gauche formant un angle qui ne pouvait pas être naturel et montrait bien qu'elle était brisée et inutilisable.

Shi n'avait rien fait de sa journée, et, voyant qu'il semblait faire plutôt bon, il avait soudain décidé d'aller prendre l'air, moins pour se changer les idées que pour se dégourdir les jambes, plongé dans sa léthargie habituelle, un désespoir profond peint dans tout ses traits, sur son visage fin et dans sa position voûtée. Il semblait presque mort, si ce n'était pour sa respiration régulière et l'impression d'outil cassé qu'il donnait, de jouet qu'on avait usé jusqu'à ce qu'il soit parfaitement inutilisable. Le jeune homme s'était maintenant habitué au pensionnat et ne s'y perdait plus, ayant passé le plus net de son temps à errer et en conséquent apprendre par cœur le plan des lieux, s'étant perdu maintes fois à éviter les scientifiques, sans pour autant leur échapper pour son expérience mensuelle.

Il s'arrêta soudain, ayant enfin aperçu la jeune fille assise à quelques pas seulement de lui sur une chaise qu'il n'avait pas vue d'abord, n'accordant souvent pas un regard au monde extérieur. Elle semblait plongée dans un profond ennui, et peut-être une certaine lassitude à force d'attendre pour rien. Il avait entendu quelque part que certaines expériences étaient mortes de ne rien pouvoir faire, de plus en plus détachées du monde jusqu'à en oublier de manger. Mais ce qui le frappait le plus, c'était les grandes ailes blanches qu'elle gardait repliées dans son dos. Certes, contrairement aux anges qu'il avait connus, elle était brune et ne lui offrait pas encore ce regard dégoûté ou emplis de pitié, mais les ailes immaculées réveillaient de bien mauvais souvenirs dont il se serait facilement passé, un sentiment qu'il avait effacé et réduit au minimum après avoir quitté son lieu de naissance. Une peur sourde qui se combinait avec la douleur qui le suivait partout, comme un pincement au cœur, sauf qu'il en avait plus, lui, de cœur. C'était un sentiment désagréable dont il se serait vite débarrassé s'il avait su comment, dévisageant toujours la jeune fille, sans pour autant que le remue-ménage soudain de ses pensées ne transparaisse.

Et puis, comme s'il réalisait juste qu'il s'était arrêté, il repartit, marchant toujours de ce même pas léger et lent, détournant les yeux pour fixer à nouveau le vide. Seule, son oreille droite montrait qu'il se méfiait, encore tournée vers l'inconnue au lieu d'être rivée sur le sol...

Aïko ne pensait à rien, car elle n'avait tout simplement rien à penser. Les jours où elle était folle de rage et où elle complotait sans cesse contre les scientifiques étaient résolus : elle avait compris qu'elle n'arriverait à rien. Pourtant, elle se rappelait de ces jours avec un petit sourire, revoyant la tête stupéfaite des scientifiques lorsqu'elle s'agrippait dans l'air à quelque chose d'invisible, qui n'existait même pas, et qu'elle se propulsait ainsi, se retournait dans les airs et disparaissait jambes les premières dans le plafond, qui semblait se faire tout petit afin de laisser la maitresse de la gravité passer. Un sourire s'étendait alors sur ses lèvres, et elle continuait ce manège, obligeant les scientifiques à courir dans les escaliers. Elle grimpait tout les étages de cette façon, et, lorsqu'elle arrivait sur le toit, elle prenait son envol, étendant ses grandes ailes blanches dans le ciel, volant en cercle à l'infini, se débarrassant de tout ces tracas quotidiens ...
S'ils en avaient eu le droit, Aïko en était sûre, les scientifiques lui auraient couper les ailes si grandes d'une façon si rageuse qu'Aïko n'aurait plus jamais goûté au ciel et au plaisir de voler.
Mais elle était protégée par des droits, ceux d'être une expérience réussie qui servirait certainement un jour, et dont les scientifiques seraient obligés de supporter les caprices jusqu'à ce qu'elle ne meure, dans un combat probablement. Car Aïko ne se voilait pas la fasse : elle avait été faite pour ça.

Mais, récemment, non pas histoire d'embêter encore plus les scientifiques mais bien parce qu'elle était malheureuse, l'Ange avait développé un brin d'humanité ...
Elle était toujours jugée comme un objet, quelque chose qu'il ne fallait pas abimer, certes, mais une crainte supplémentaire à son égard s'ajoutait à l'éventail, déjà énorme, que les scientifiques avaient constitué.

Néanmoins, c'était bien d'ennuis qu'Aïko craignait de mourir ...
Elle releva les yeux, comme sortant d'un long sommeil, et remarqua alors une personne bien étrange, avait deux ailes noires -dont l'une était de toute évidence cassée-, et deux oreilles, penchées vers l'arrière. L'une d'elles, néanmoins, était orientée vers la jeune fille : cette dernière compris que, malgré le fait d'être dans l'ombre et d'être très discrète, elle avait été remarquée, certainement trahis par ses ailes.
Elle regarda la personne avec un intérêt nouveau, et faillit l'interpeler, mais les mots se bloquèrent dans sa bouche. Elle ne su absolument pas comment l'aborder.
Elle se leva sans s'en rendre compte, et sa chaise émit un petit bruit, qui avait certainement été perçut. Les yeux rivés sur l'Ange en face d'elle, elle ne comprit que trop tard qu'elle avait certainement été indiscrète en le fixant -car elle ne doutait pas qu'il l'avait perçu- et elle baissa alors les yeux, génée.

Qu'importe ce qu'on pouvait dire, Aïko connaissait certaines émotions, comme la timidité, mais elles étaient en général plus mauvaises que bonnes.
On ne pouvait pas le lui reprocher ...

[S'il te plaît, change de couleur, parce que le rose est pratiquement illisible sur le fond blanc x_X Essaye Bleu, Indigo ou Bleu foncé, ça correspond aussi à ton perso et ça se lit...]

Les oreilles s'étaient tournées immédiatement vers la petite chaise dans le coin quand celle ci émit un crissement pourtant discret indiquant que la demoiselle s'était levée. Il avait senti son regard dans son dos, sur ses ailes noires qui avait eu un bref mouvement dans sa nervosité, alors qu'elles ne bougeaient habituellement pas, inertes, comme un handicap accroché à son dos dont il avait presque oublié l'existence. Elles étaient trop petites et faibles pour le porter, et même si elles avaient pu un jour servir à quoi que se soit, elles étaient maintenant inutilisables, la gauche étant brisée, tordue, et, par manque de soin, elle n'avait jamais pu guérir. C'était son seul lien de parenté avec les anges, ces deux paquets de plumes difformes lamentablement soudés à ses omoplates saillants, et c'était aussi clairement ce qui le séparait d'eux, par leur couleur et leur taille. Ça, les oreilles, les yeux et le démon autours de son bras, qui flottait tranquillement sous forme de bandelette immaculée même quand aucun vent ne soufflait.

Le garçon se retourna encore, pour voir que la demoiselle s'était levée. Ses yeux sans pupilles n'avaient aucun mal à la distinguer dans l'obscurité, pas seulement les ailes immaculées, mais sa silhouette fine et ses longs cheveux, son regard azur aussi. Son seul pouvoir était de voir quel que soit la l'éclairage, éblouissant ou inexistant, il voyait tout pareil, rien ne changeait autours de lui. Il sentait la lumière mais ne la voyait pas, toujours tout pareil autours de lui. Il la détailla un moment, ils semblaient avoir à peu près la même taille, peut-être même était elle plus grande que lui. Elle devait faire partie des expériences bien réussies, des quelques rares...

On aurait presque cru qu'il regardait dans un miroir qui lui renvoyait son opposé. Elle était belle, avait deux ailes blanches, propres, soignées, des yeux bleus et vivants, bien qu'un peu ennuyés maintenant, animés d'une certaine curiosité, les cheveux longs mais le visage dégagé. Elle avait tout d'une réussite, donnait l'impression d'être effectivement descendue du ciel, à l'exception de ses cheveux couleur charbon. Elle se tenait dans l'ombre mais probablement le jour lui plaisait il beaucoup. Elle pouvait voler, étendre ses ailes et goûter un peu à cette liberté, même si toutes les expériences étaient enchaînées au pensionnat. Et lui, lui, il était tout de noir, squelettique, avec deux ailes plume de corbeau qui ne le mèneraient nul part et qu'il ne soignait pas, deux oreilles de chat pointant sous des cheveux rebelles couvrant en partie ses yeux rouge pâle, vides, simplement emplis d'une tristesse sans espoir, infinie. Il avait tout abandonné, ne croyait en rien ni personne, n'avançait pas et ne reculait pas, immobilisé entre la vie et la mort, fils de démon et probablement voué à crever sur la table d'opération.

Et il avait peur, il avait peur des anges. Ça ne se lisait pas sur son visage fin et triste, mais il n'aimait pas, il avait encore mal dans les os, de toute sa vie qui n'avait été qu'un échec depuis le début et qui n'avait été occupé que par les anges, ceux qui n'avaient pas étés sa famille, pas son ami, pas son amant. Et il se détourna à nouveau, après s'être penché rapidement, un léger mouvement de tête, comme un bonjour, peut-être. Il était toujours dur de savoir ce qu'il pensait, parce que toutes ses émotions étaient englouties sous des flots noirs et impénétrables avant d'avoir atteint la surface...

[Désolé je ne me suis pas rendue compte que mon violet pouvait paraître illisible par rapport aux autres couleurs.]

Aïko ne savais pas sur quel pied danser concernant l'inconnu. Elle qui ne jugeait jamais les autres se surprit à juger cette personne, et à se demander si il était vraiment comme le laissait penser son apparence ou si ce n'était qu'une façon de se "cacher" derrière cette dure apparence.
*Comment puis-je penser un truc pareil ? se demande t-elle.*

Oui, comment pouvait-elle douter que ses yeux si pleins de tristesse n'était que faux, que mensonges ?
Tristesse ... Non, ce n'était pas vraiment ainsi qu'elle lui auraient nommés, en fait. Ils seraient plutôt ... disons vides. C'était ça, vides. Elle ne pensait pas à leur apparence, non, loin de là. Ses yeux de couleur uniforme étaient tout simplement sans émotions. On ne savait ce qui ce cachait derrière, se que leur propriétaire pouvait penser. Et c'était bien ça qui dérangeait Aïko. Mais, après tout, comment en vouloir à celui qui les portaient ? Il n'en avait pas décider, tout comme Aïko n'avait pas décider d'être née expérience.
D'ailleurs, si elle avait pu décider, elle ne serait pas née du tout.

C'était horrible de dire ça, mais Aïko ne voyait de toute façon pas de raisons à sa vie. Elle ne vivait pas pour elle, elle vivait pour les autres, ceux qui, peut-être, se raccrochaient à elle.
Mais Aïko, de toute façon, n'avait jamais connu la tristesse à proprement parler. C'était peut-être pour ça qu'elle aussi se sentait vide.
Elle détestait les gens qui se levaient le matin et se demandaient ce qu'ils allaient faire de leur journée, tout en se répondant "ba rien, comme tout les jours". Elle détestait encore plus ceux qui n'avaient tout simplement rien à dire, ni aux autres ni à eux même.
Pourtant, elle avait l'impression, jours après jours, de devenir un peu comme eux. Et ça, elle ne voulait pas ... Une fois qu'elle serait dans cette pente, elle n'en remonterait pas, elle le savait.
Alors, tandis que le temps passait, elle comprenait que ses yeux à elle aussi se peignaient de cette infinie tristesse, cette envie de ne plus se relever et de se laisser glisser au plus bas.

Elle s'approcha de l'autre Ange, qui l'intriguait beaucoup, et continua de marcher à côté de lui comme si de rien n'était.
Au bout d'un petit moment, elle déclara :

"-Je n'aime pas trop voir ce genre d'yeux vides. Vous ne pourriez pas sourire un peu ?"

Consciente qu'un regard se posait certainement sur elle, elle continua à regarder droit et à afficher ce visage froid et déterminé, comme d'ordinaire. Des mèches de cheveux noirs lui retombaient devant les yeux et encadraient son visage, mais, comme d'habitude, elle ne s'en souciait pas. Ce n'était pas une réaction idiote, ou bien même enfantine. C'était de la sincérité. Il suffisait de comprendre qu'Aïko était souvent franche et dure dans ses paroles, et ça passait. Elle n'avait que onze mois, mais, puisque les autres la traitaient comme une personne plus âgée et plus réfléchit, elle avait apprit à réagir ainsi. Elle savait que des réaction d'enfants l'aurait parfois tirée d'un mauvais pas, mais elle était comme les autres la voyait ...

Elle s'était levée et le suivait, bien qu'il ne puisse dire pourquoi. Ils marchaient côte à côte, et il n'aimait pas ça, elle l'observait, de travers, il avait l'impression d'être sous une loupe, comme quand il était en compagnie de scientifiques. Il avait horreur de ce genre de situation, bien qu'il se soit habitué à pratiquement tout, à cette misère constante qui lui était maintenant familière. Il s'était convaincu depuis longtemps de son insignifiance, de son statut de mauvaise herbe, de bâtard, d'ange déchu. Il était né comme ça, n'avait rien fait pour finir avec ce statut peu enviable, mais il portait son nom sans fierté, la mort. C'était ironique peut-être, mais normal et juste pour lui, finalement, c'était sa faute. Il ne pouvait en vouloir à personne pour être un handicap à tout parce qu'il ne savait rien faire. Ou plutôt, il avait compris qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire d'utile. Il s'était coupé, isolé de ce monde.

Mais une peur subsistait toujours, la peur de ne pas comprendre l'amour qui l'entourait sans l'atteindre, peur qui se reflétait dans les anges, dans ces grandes ailes blanches qui leur permettaient de voler alors qu'il devait rester au sol, misérable, à les voir rire et jouer. Même avant que la gauche ne casse, elles étaient trop petites pour le porter.
Il tourna son oreille vers elle quand elle posa une question, levant à peine la tête, les yeux toujours rivés au sol jusqu'à ce qu'elle ait finit sa phrase. Et puis il dirigea son regard pâle vers celui, bleu et profond, de la fille qui marchait à ses côtés. Ils semblaient avoir à peu près le même âge, mais elle faisait plus mature, plus... sure, comme animée encore d'un espoir quelconque qu'il n'avait jamais eu pour commencer.
Il laissa la question flotter un moment dans l'air tendu, dans la semi-obscurité du couloir. Qu'est ce qu'il devait répondre de toute façon? Il ne savait pas sourire, il n'avait jamais pu, ne connaissait probablement même pas les muscles nécessaires. Il n'en avait jamais eu besoin, n'avait jamais ressenti cette joie. Il avait connu un espoir, oui, qui était devenu une déception des plus grandes, celle qui avait probablement forgé le garçon qui marchait maintenant sans but dans ces bâtiments froids, lui même glacé comme la pierre des murs, loin de tout ce qui était vivant déjà mais encore là...

-Je... ne saurais pas comment.

Il reporta son attention sur le plancher, regardant les nuages de poussière autours de lui se soulever, invisibles dans le noir mais pas pour lui. Quelle ironie quand même, que ses pouvoirs s'annulent, le laissant toujours au même endroit. Il voyait en couleurs, bien que les nuances d'ombre et de lumière lui soient invisibles. Tout était toujours pareil, il pouvait intensifier la luminosité jusqu'à ce que tout soit blanc et rien n'aurait changé, sauf le contact sur sa peau, la légère chaleur ou froideur, ou quelque chose d'approchant, une lumière palpable mais invisible, c'était assez étrange comme concept...

Pourquoi l'accompagnait elle? Mystère. Il ne pouvait vraiment pas s'imaginer, ce qui n'améliorait pas son niveau de paranoïa. Non, il ne croyait pas que le monde soit contre lui, il ne se sentait pas assez important pour se permettre une telle prétention, mais les anges avaient une place particulièrement importante et tout aussi désagréable. Il aurait peut-être voulu oublier, mais au moins maintenant, il était tombé assez bas pour que quelques mètres de plus ne fassent plus de différence. Il s'enfonçait et ne se battait plus depuis longtemps. Quelque chose lui avait dit que quelqu'un le sortirait de là, mais c'était aussi un espoir éteint. Et puis, ça n'avait plus d'importance. Un jour il serait descendu tellement loin qu'il passerait vraiment de l'autre côté, du côté des morts, et puis ce sera vraiment la fin, et il aurait enfin sa paix, complète, éternelle, parce qu'il aurait disparu.

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